Le sais-tu que tu ne dois pas tout savoir ?

Ta fille fait ses nuits ? Mais si tu l'allaites aussi longtemps, elle ne va jamais apprendre à manger ! Elle est propre ? C'est bizarre qu'elle ait 1 an et pas une dent à l'horizon.. Elle sait écrire son nom ? Elle ne s'endort pas encore toute seule ? Elle a marché à combien de mois ? Elle court pas super vite ! Mais elle sait faire quoi ? Faut lui apprendre ? Tu la forces et tu verras que ça rentrera tout seul ! Olalala elle fait encore beaucoup de crises ? Faut lui faire apprendre une deuxième langue!
Petit florilège de réflexions que j'ai pu entendre. En devenant maman, j'ai pris conscience que je rentrais dans un monde, une sphère infernale où il faut être armé mentalement (après la chute d'hormones, après avoir fait face à ses propres peurs, après avoir donné la vie à un être humain accessoirement). Ces questions anodines, ces réflexions, toutes ces paroles sont culpabilisantes. Oui, je le dis. C'est culpabilisant d'étouffer une maman par des conseils parfois bienveillants. Bien souvent, une maman a juste besoin d'une épaule sur laquelle se reposer, d'une oreille attentive à ses pleurs, ses doutes, ses larmes mais aussi ses moments de joie. Une maman n'a pas forcément de conseils et encore moins d'un avis (sauf si elle le demande). Une maman n'a pas besoin de se justifier à chaque fois qu'elle prend une décision. Ensuite, c'est une spirale sans fin bien souvent. La maman, chargée en émotions, va vouloir que son enfant sache faire un nombre incalculable de choses. Pourquoi ? Parce que l'entourage, parce que la pression...
* Je dis une maman mais ça peut être un papa aussi..ou celui qui prend tout simplement soin de ces petits êtres.
Tu es haut comme trois ou quatre pommes, et, déjà, on te dit que tu devras apprendre plein de choses... Mais qu'est-ce qu'il est vraiment important de savoir à ton âge ?
J'ai parlé de la maman. Pourtant, on oublie trop souvent nos enfants et cette charge mentale imposée. Ces petits êtres qui sont pris entre 2 courants
- l'envie de plaire et ne pas décevoir les parents
- être soi-même
Il est parfois difficile pour eux de le verbaliser. Il est difficile pour nous de nous mettre à leur place. Pas facile !
Lorsque j'ai acheté ce livre, c'était à la fois pour ma fille et à la fois pour moi. Le contexte était sa toute première rentrée scolaire. Cette rentrée si impressionnante qui broie le ventre et fait couler quelques larmes. Je commençais déjà à attendre les premières réflexions; il faut compter, écrire, lire, ainsi de suite. Puis, il y a eu le confinement. Il y a eu ce besoin de se resserrer les liens entre nous et de revenir à l'essentiel alors que le monde semble être devenu fou.
Ce livre, c'est une dose d'amour, une dose de bienveillance, une bulle de bien-être. Ce livre, c'est aussi et surtout un rappel pour nous et pour nos enfants. Tout ce dont ils ont besoin de savoir, c'est qu'ils sont aimés, qu'ils apprendront de chaque situation quelque chose. Ils rencontreront des personnes semblables comme des personnes différentes et c'est ce qui rend notre monde fabuleux. Ils auront parfois peur mais que c'est ok (même les grands ont peur). La vie même la plus minuscule soit-elle est source d'apprentissage. La fourmi, la coccinelle, les abeilles, toutes ces petites bêtes nous apprennent le courage, la persévérance et l'humilité. Le pardon, la bienveillance, la gentillesse, la joie de vivre, autant de valeurs sont inculquées dans ces quelques pages. Ce livre sonne comme un doux voyage vers l'essentiel d'une vie.
Les illustrations sont magnifiques et bienveillantes. Elles prônent la diversité et la bienveillance. La narration à la première personne sonne comme une lettre ouverte à nos enfants.
Parfois, il faut changer de lunettes pour comprendre et voir la vie différemment, voir la vie avec nos enfants et à travers eux.